Il arrive fréquemment que certaines passions se manifestent pendant l’enfance ; c’est le cas de l’amour pour les chevaux, emprunt de calme et de détermination. Depuis ses quatre ans, Fabienne Panelati côtoie le monde équin. Il y a huit ans, elle décide de reprendre la Sellerie Kühnen à Genève.
La passion équine
Véritable caverne d’Ali-Baba que l’antre de Fabienne Panelati où l’on découvre de multiples outils pour travailler le cuir, réparer des selles d’équitation ou fabriquer des bagages et autres accessoires. Sellière depuis 1984, elle aime avant tout, les chevaux. « Je suis tombée dans la marmite toute petite, grâce au parrain de mon frère. J’ai eu la chance de monter ses chevaux. C’était l’équitation nature, je montais sur des chevaux sans selles ni brides. Je vivais un peu comme une indienne sauvage ! », se souvient sourire aux lèvres, la sellière. Dès son adolescence son père lui offre Sultan, son premier poney. Trop petit pour le monter, elle apprend à l’atteler. Puis, place aux études. Après avoir passé quelques années sur les bancs du collège, la jeune Fabienne aspire à autre chose, elle a besoin d’être en mouvement. Elle se tourne alors vers un métier manuel qui demande beaucoup de robustesse, devenir maréchale ferrante. À l’époque, le manque de formation pour la gent féminine amène Fabienne à repenser son futur métier, mais pas sa passion équine. Un apprentissage au sein de la sellerie Kühnen, puis vingt-cinq années en tant qu’indépendante dans un atelier en pleine campagne genevoise, l’artisane décide il y a huit ans de reprendre la sellerie de son maître d’apprentissage, Monsieur Kühnen. « C’est un monsieur qui m’a beaucoup inspirée. C’est un homme bien et bon. Encore maintenant si j’ai besoin, je lui téléphone pour recevoir ses conseils. Il me guide en quelque sorte », raconte très humblement Fabienne.
Du fait-main
« Le cheval représente pour moi la paix intérieure. Ca amène beaucoup de réflexion et de maîtrise de soi. Si on veut que le cheval soit calme on doit être calme et inversement. Le cheval au contraire de l’être humain veut nous faire plaisir », confie la chef d’atelier. Fabienne aime les chevaux et tout ce qui tourne autour de cet animal. Elle a repris la sellerie Kühnen et comme si cela ne suffisait pas, cette femme à l’énergie débordante ouvre il y a deux ans une école d’attelage, avec son mari. « Ces deux activités sont très complémentaires. Le matin je travaille les chevaux. On dispense des cours d’attelage et de tractions animales et bientôt dans les vignes. L’après-midi, dans l’atelier, les clients m’apportent du matériel pour les chevaux ». Du fait-main sur mesure c’est un peu le leitmotiv de la sellière : « Ici on travaille avec notre coeur et nos mains ». Fidèle à l’artisanat local, Fabienne transmet son savoir-faire. Aujourd’hui elle cède son talent à de jeunes apprentis. Ce qu’elle craint par dessus tout ce sont les articles moins chers au premier coup d’oeil et dont la qualité laisse souvent à désirer. « Le travail usiné en Asie a pris le pas sur l’artisanat. Les gens pensent payer moins cher mais au bout de deux ou trois ans ils jettent pour racheter. Alors que nos articles dans la sellerie peuvent vivre au minimum trente ans. C’est vraiment le système de consommation qui a mangé les cavaliers », souligne Fabienne Panelati. Métier d’excellence sur une matière noble, le travail du cuir reste artisanal et la profession manque de spécialistes, mais Fabienne Panelati est déterminée à faire perdurer ce savoir faire ancestral. www.sellerie.kuhnen.com
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